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Journée nationale des peuples autochtones

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Photo de Josee Bourgeois en tenue cérémonielle devant les chutes de la Chaudière, à Ottawa/Gatineau.
Photo par Paul Couvrette, couvrette-photography.on.ca

 

Célébrer les personnes à qui appartiennent les terres sur lesquelles nous vivons et qui les ont foulées délicatement

Prenez un moment pour penser à un lieu urbain où vous vous sentez vraiment à votre place. Peut-être s’agit-il d’un endroit où vous voyez votre histoire reflétée dans le nom des rues ou des immeubles, les statues et monuments ou même les végétaux et les arbres.

Le sentiment d’appartenance et le fait de « se reconnaître » dans l’environnement bâti sont malheureusement rares chez les Autochtones de notre coin de pays, sur le territoire traditionnel et non cédé des Algonquin Anishinabe (« Ah-nish-nah-bé »).

Bien que la région de la capitale nationale soit parsemée de noms et de statues de personnages historiques, que les livres d’histoire ont identifiés comme étant les bâtisseurs du Canada, il y a des lacunes majeures dans la représentation des propriétaires et des intendants de terres avant le premier contact européen et la colonisation subséquente. Évidemment, il y a la station Pimisi du STL, mais il s’agit d’un des rares cas de représentation algonquine dans la région. Jusqu’à maintenant…

Il y a une réelle possibilité de bâtir des espaces urbains qui rappellent aux personnes non autochtones où elles vivent. Et c’est ce que Zibi s’est donné pour mission, en partenariat avec un groupe de leaders algonquines très dévouées : le Conseil Memengweshii (« meh-men-gweh-shie »), qui fournit conseil au personnel du projet Zibi avec la culture, la langue et les protocoles algonquins.

Une des membres du Conseil Memengweshii est Josée Bourgeois, une Algonquine Anishinabe qui a grandi à Ottawa et Toronto, où toute représentation positive des Premières Nations était pratiquement nulle.

 « À Toronto, il y a China Town, Greek Town, Little Portugal, Korea Town et bien d’autres secteurs ethniques, mais rien qui représente les Anishinabe. Pourtant, c’est sur leur territoire traditionnel que la ville a été construite », explique Josée.

« Ce qui est le plus difficile pour moi, en tant que jeune autochtone, est de voir que la seule vraie représentation de ma culture dans la zone urbaine est les sans-abri. À quel point est-ce cruel et ironique que le peuple qui est réellement d’ici n’ait pas de communauté bien à lui? Les gardiens initiaux des terres sont les seules personnes à ne pas avoir une rue ou une statue pour les représenter… Ils sont représentés par l’itinérance. »

Malgré cette dure réalité, Josée a pris sa place et défend au mieux de ses capacités la représentation des Premières Nations dans des villes comme Ottawa, Gatineau et Toronto. Elle est une pionnière dans la démonstration de la culture algonquine Anishinabe, dans toute la mesure du possible. Elle peut montrer une danse traditionnelle au Centre national des Arts, enseigner le « pow-wow-step » moderne aux jeunes dans les écoles ou en ligne, faire des présentations dans les écoles de la région d’Ottawa-Gatineau sur les histoires d’injustice à l’égard des peuples autochtones ou participer à des événements politiques importants pour accueillir des membres de la famille royale du Royaume-Uni sur son territoire ancestral.

En tant que membre du Conseil Memengweshii, Josée a pris la responsabilité d’assurer la représentation adéquate de son peuple dans l’environnement bâti. Au cours des sept dernières années, lors de dizaines de consultations communautaires, de cercles de partage, de dialogues avec des Aînés et des gardiens du savoir, de réunions avec des chefs et des conseils, de visites sur place et bien plus, Josée et le Conseil Memengweshii, avec l’aide du personnel et des consultants du projet Zibi, ont établi ce à quoi devait ressembler une communauté riveraine urbaine algonquine Anishinabe.

Certains des éléments que le Conseil Memengweshii et l’équipe de Zibi ont appris au cours des années seront reflétés dans cette communauté riveraine des façons suivantes.

 

 

Signalisation intuitive

Avant l’arrivée des cartes et des panneaux de signalisation, les communautés autochtones utilisaient des pratiques innovatrices pour se déplacer sur leurs terres, les marquer et les mémoriser. Les cours d’eau du bassin versant d’Ottawa, les pistes et le suivi d’animaux, les arbres directionnels et le marquage des arbres sont des exemples démontrant comment la nature était utilisée pour orienter les déplacements. La réintégration de certaines de ces pratiques de signalisation et de navigation dans un environnement urbain rend honneur aux méthodes traditionnelles.

  • La signalisation trilingue (en Algonquin, Français et Anglais) dans la communauté Zibi sera orientée par le soleil, dirigeant les visiteurs du lever au coucher du soleil. L’équipe de Zibi a collaboré avec la communauté des artistes locaux pour préparer une signalisation créative représentant les étapes du soleil à même le sol, qui orientera les gens vers les parcs riverains (conçus en collaboration avec les partenaires algonquins).

 

Utilisation de matériaux locaux, naturels et durables

Pendant longtemps, les Algonquins ont utilisé les terres et les ressources locales pour vivre, tout en prenant bien soin pour assurer la survie des futures générations. Les Algonquins sont reconnus pour être des gens qui « marchent légèrement sur les terres », ce qui signifie que l’incidence de leur présence depuis des millénaires en Ontario et au Québec passe presque inaperçue. Cette façon de vivre est ce qui a préservé les terres pour que les autres puissent en profiter.

  • Tout l’aménagement paysager est composé d’espèces végétales autochtones indigènes de la région, qui ont été revue et approuver par des gardiens du savoir algonquins. La majorité des palettes de couleurs choisies pour les immeubles et les aménagements sont neutres, comme la nature. Les pierres dans les places publiques ont été disposées selon des motifs importants pour les Algonquins, qui rappellent les paniers traditionnels en piquants de porc-épic ou en frêne, ou encore le tressage des remèdes traditionnels. Ces motifs sont aussi intégrés dans d’autres éléments publics, comme les rampes, les abris, les bancs et les supports à bicyclettes.

 

Utilisation complète des matériaux (aucun gaspillage)

L’utilisation complète de chaque partie d’un animal, d’un arbre ou d’une plante était très importante pour les Algonquins : d’ailleurs, la mentalité « sans gaspillage » est de nouveau populaire grâce au mouvement zéro déchet. Le scénario se répète…

  • En tant que communauté One Planet, Zibi s’est engagée à atteindre l’objectif de 95 % de réacheminement des déchets. En 2019, le taux atteint était de 99 % pour les déchets de construction et les déchets communautaires des résidents. De plus, Zibi s’est engagée à réutiliser les matériaux d’édifices historiques sur le site. L’année dernière, 90 % des matériaux de démolition ont été triés et transportés vers une installation de recyclage locale aux fins de réutilisation.

 

Culture – Avant, maintenant et après

On a tendance à illustrer les cultures autochtones comme étant statiques, comme on le voit dans les livres d’histoires et les musées. Les Algonquins Anishinabe tiennent à souligner que, comme toute autre culture, la leur évolue. Elle était d’une certaine façon avant l’arrivée des Européens et après la colonisation. Elle a pris une autre forme aujourd’hui et elle sera différente demain. Il est impératif de refléter la culture algonquine différemment de sa forme statique passée, mais selon sa constante évolution et sa redéfinition.

Des supports à vélos en forme d’ours, des créations de l’artiste algonquin Karl Chevrier, seront installés à Zibi cet été.

  • À Zibi, l’art public racontera des histoires importantes sur les peuples autochtones de notre région – sur leur passé, leur présent et leur avenir. Grâce à un partenariat novateur avec l’organisme Artscape, les œuvres d’art et les installations à grande échelle seront un autre moyen qui permettra au peuple algonquin Anishinabe de voir son histoire et sa culture exprimées dans un espace urbain. Ces créations encourageront aussi l’enseignement et le réapprentissage de leur langue et de leur culture. Par example, Zibi a récemment demandé à l’artiste Karl Chevrier de la Première Nation Timiskaming de créer une « famille » de supports à vélos en forme d’ours noir sur mesure. (le « Makwa » est un animal d’importance chez les Algonquins Anishinabe)

 

Commerce, échange et collaboration

L’utilisation de ressources locales, naturelles et durables était une pratique courante chez les diverses Nations qui vivaient sur l’île de la Tortue (maintenant connu comme l’Amérique du Nord). Ces ressources se sont frayé un chemin à travers le continent grâce aux routes commerciales et lors des échanges entre les Nations. Les Algonquins accordaient une grande importance aux métaux précieux, comme le cuivre, bien qu’aucune source de ce métal n’ait existé sur leur territoire traditionnel. Ce déplacement de ressources démontre la collaboration entre les Algonquins et les autres nations ainsi que l’esprit d’entreprise créatif qui existaient bien avant les modes de pensée et d’action européens.

La convergence des peuples autochtones est un élément qui doit absolument être exprimé à Zibi.

  • Zibi a développé une relation enrichissante et sincère avec les membres du Conseil de Memengweshii, et grâce à eux, avec les Aînés et les Gardiens du savoir dans les collectivités de la région. Cette relation a permis à Zibi de découvrir certains éléments, symboles, couleurs et objets qui sont d’une grande importance ou sacrés pour le peuple algonquin Anishinabe. Par conséquent, Zibi intégrera au site des éléments, des symboles, des couleurs et des objets qui, pour les visiteurs non autochtones, peuvent ne pas sembler révélateurs. Cependant, ces ajouts attireront immédiatement le regard des membres du peuple algonquin Anishinabe, qui sauront qu’ils ont été effectués pour eux. Dans ce contexte, la culture est tissée et ancrée dans l’espace physique, prête à être découverte et explorée.

« Fouler doucement la terre » veut dire vivre de manière durable et en harmonie avec la nature, sans laisser de trace. Du point de vue de l’urbanisme, il a été difficile d’exprimer ces valeurs de bienveillance envers l’environnement. Il s’agissait de prendre une direction qui contredisait les pratiques culturelles conventionnelles de l’occident, selon lesquelles on cherche à dominer et à bâtir des monuments grandioses pour exprimer le pouvoir. Toutefois, Zibi est le seul projet au Canada qui respecte les normes du programme One Planet Living. De plus, la communauté a pris de nombreux engagements en faveur de la durabilité, ce qui indique que les gestes posés à Zibi cadrent avec le principe de fouler doucement la terre.

Les créateurs de Zibi consacrent d’importants efforts pour donner un thème autochtone à l’aménagement des lieux. L’objectif est simple : transmettre un message concret et indéniable à tous les visiteurs et résidents de la région que nous vivons, nous reposons et travaillons sur un territoire algonquin non cédé dans cette partie du monde.

Aujourd’hui, durant la Journée nationale des peuples autochtones, et chaque jour, il est de notre responsabilité commune de veiller à ce que la culture des peuples auxquels appartient le territoire sur lequel nous vivons soit représentée et intégrée à notre quotidien et à notre philosophie.

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